Communiqué conjoint de l'APLT, la COPH et QMM sur le rapport du BAPE du 26 juin 2020
POUR DIFFUSION IMMÉDIATE
Feux rouges pour la santé,
l’environnement, le tourisme : Le BAPE demande davantage d’études
sur le projet minier de Nouveau Monde Graphite
Montréal / Saint-Michel-des-Saints, 26 juin 2020. Dans son nouveau rapport
rendu public cet après-midi, le Bureau d’audiences publiques sur
l’environnement (BAPE) du Québec conclut que le projet minier de
Nouveau Monde Monde suscite « des enjeux d’acceptabilité
sociale encore importants » et recommande pas moins d’une demi-douzaine
d’études additionnelles « avant que le projet ne puisse être
autorisé ».
« Santé, environnement, tourisme : le BAPE donne raison aux centaines
de citoyens qui se mobilisent depuis plus de trois ans face à ce projet.
Le gouvernement doit mettre fin à ce projet qui n’a pas sa place
dans une zone habitée et touristique » insiste Gilles Cartier,
président de l’Association pour la protection du Lac Taureau (APLT).
May Dagher de la Coalition des opposants à un projet minier en Haute-Matawinie
: « Nous ne sommes pas du tout rassurés. Les constats du BAPE sont
alarmants et vont largement dans le sens de nos préoccupations. Le tourisme
et la villégiature sont des économies locales majeures et durables.
On doit protéger et renforcer ces économies, et non les miner
! ».
En conclusion de son rapport, le BAPE recommande la réalisation de plus
d’une demi-douzaine d’études additionnelles avant même
que le gouvernement puisse considérer autoriser le projet, notamment
concernant les risques reliés à la pollution de l’eau, à
la qualité de vie et à l’impact global sur les économies
touristiques et de villégiatures. Le BAPE recommande également
à Québec de changer les lois pour mieux encadrer les projets miniers
en milieux habités et touristiques.
Quelques faits saillants :
· La villégiature et le tourisme : 300 millions menacés.
Alors que la minière tente de vendre le graphite comme essentiel à
« l’économie verte », beaucoup y voit plutôt
une menace à l’économie touristique qui représente
plus de 300 millions et 3000 emplois directs dans la région. Le pôle
du Lac Taureau et de Saint-Michel-des-Saints représente à lui-seul
plus de 15 millions de retombées et 300 emplois directs. Près
de 55% de la valeur foncière locale (201 millions) est attribuable à
la villégiature.
· Division sociale, sondages tronqués. De toute évidence
agacés, les commissaires du BAPE ont reproché à la minière
la méthodologie des sondages qu’elle a réalisés avec
la firme Léger. La minière NMG a finalement dû admettre
que ses sondages ne tiennent pas compte des résidents-villégiateurs,
qui représentent pourtant 50% de la population locale.
· Millions de tonnes de déchets miniers acides. Alors que Québec
peine à nettoyer le passif des sites miniers contaminés, évalué
à plus de 1.2 milliard en dette collective, le BAPE a clairement fait
ressortir qu’il s’agit d’un enjeu majeur pour le projet de
NMG. Si autorisé, le projet générerait des millions de
tonnes de résidus miniers acides, chargés de métaux lourds.
La technologie proposée n’est pas éprouvée. La moindre
défaillance entraînerait un risque de contamination des eaux de
surface et souterraines pour des centaines d’années à venir.
· Risques financiers et marché du graphite incertain. Selon le
BAPE, les principaux risques financiers et économiques associés
au projet sont la concurrence du graphite synthétique sur les marchés,
dont la qualité serait plus stable et qui ne requièrent pas d’extraction
minière, de même la difficulté de rencontrer les taux de
production prévus. Notons également que l’offre mondiale
(en réserves) a bondi de 323% en 10 ans, que la compagnie ne dispose
d’aucun contrat de vente à long terme et que le prix de son action
a chuté de 50% depuis deux ans.
Pour information :
Ugo Lapointe, Coalition pour que le Québec ait meilleure mine, 514-708-0134
Gilles Cartier et Daniel Tokatélof, Association pour la protection du
Lac Taureau, 514-212-2112, 514-973-5187
May Dagher, Coalition des opposants à un projet minier en Haute-Matawine
(COPH), 438-820-5800